Qui es tu?

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Sigolsheim, Alsace, France
Kalpana est à la recherche de sa mère biologique. Est elle toujours en vie? Pourquoi l'a t'elle abandonnée? Kalpana veut savoir, elle part alors à l'autre bout du monde... merci de laissez les commentaires avec votre mail !!!!

à lire dans l'ordre chronologique

dimanche 13 janvier 2008

1) l'unique après midi

Elle est partie et je ne réalise pas! il me faudra sûrement du temps pour que j'accepte ma vie comme elle s'est déroulée.
J'ai échappée à une vie pauvre, une caste misérable, un travail d'esclave mais finalement est ce vraiment mieux la vie en France?
Vivre en France avec le confort, la facilité, la liberté est-ce le vrai bonheur?

Il fait nuit, nous discutons peu avec Alex. ils se sont tous couchés à 21h30 comme si de rien était!
J'ai besoin de parler, de sortir ce trop plein mais je ne peux pas.
Manon dort profondément entre nous donc il nous est difficile d'avoir un peu d'intimité. Juste être prise dans les bras de mon chéri aurait suffit à me sentir mieux.
J'ai envie d'exprimer cette histoire, ce miracle...
Au loin, alors que tout le monde dort, j'entends le siffleur. C'est un homme qui tourne toute la nuit dans les alentours en sifflant fortement et répétitivement. A chaque passage dans notre rue il réveille les chiens errants ainsi que ceux de Vicki.
Il m'empêcha de m'endormir jusqu' à 1heure du mat, puis finalement Morphée vint enfin m'emporter!


notre modeste paillasse



Le soleil tape aux carreaux, les chiens aboyaient sans cesse, j' pourrais les tués!
Manon se réveille alors qu'il n'est que 7heures
La porte de la chambre s'ouvre et laisse apparaître un petit visage tout sourire! C'est Vivian qui vient chercher Manon. Il est prêt pour jouer! je grogne, et me retourne. ils resteront sur notre paillasse à jouer tranquillement.
Alex, préfère se lever et rejoindre tout le monde dans le salon. Il est 7h30 et tout le monde s'active en cuisine!
On mangera un énorme petit dej, sauce aux pois chiche et galette de riz, un régal malgré l'heure matinale!



Mary nous a concocté un programme mais avant cela nous devons partir chercher des longuies et des t-shirts indiens. La veille nous étions au marché , le vendeur abusait sur les prix . Mary nous proposa de nous y conduire aujourd'hui.
La matinée passe très vite. Après avoir cherché un habit fabriqué par les apprentis couturiers de l'église nous sommes emmenés pour une visite du coin.


Mary ne viendra pas et Vicki resta chez lui pour profiter de son week-end.
Nous sommes émerveillés par tant de grandeur. Les montagnes sont hautes, la vue est interminable





.

Dans quelques heures ma mère viendra. J'ai jamais pu imaginer ce moment là.
Je ne me suis jamais autorisée à vivre cet instant.
Nous rentrons pour manger, un repas savoureux, épicé comme je les aimes.
En revanche pour Alex cela devient un vrai supplice, il est sensible gastriquement aux épices pimentées. D'ailleurs s'en est tellement trop qu'il me donne dans ma gamelle la sauce qu'il ne peux plus avaler. Nous ne savions pas à ce moment précis que nous venions de faire une offense magistrale.


Mary vient de s'étouffer à côté de nous. Elle s'empresse de boire mais ne dit rien. L'homme ne doit pas donner d'aliments à sa femme, tant pis c'est fait!

L'ambiance se dégrade suite à nos nombreux dérapages (involontaires).

Mary se réfugie devant la télé, Vicki est partit avant que nous rentrions de notre promenade.

Il est 14h30, Manon est allée faire une sieste en attendant l'arrivée de ma mère.

Nous profitons du soleil sur le perron. Malgré l'ambiance pesante du choc des cultures le paysage n'en reste pas moins agréable. Il fait presque 30°c et un petit vent nous permet de supporter la température.


J'en ai gros sur la patate, j'ai pas fais tout ce trajet pour me prendre la tête, il faut que l'on s'explique avant que tout cela ne s'envenime mais pour l'heure soyons prudent car nous avons encore besoin d'elle en tant que traductrice.
Et puis surtout c'est elle qui dirige tout et tout le monde. Donc il est plus sage de sourire et faire semblant de ne pas comprendre la situation!

Il est 15h, l'après midi semble interminable. Mary nous rejoins sur le balcon pour nous informer froidement que ma mère viendra à 16h comme prévu et qu'elle restera plus longtemps que la veille.
Elle semble si détachée par rapport à hier. Je ne me sens plus à ma place.

Une fois seul Alex et moi ressassons la rencontre de la veille.
On se remémore les phrases de Mary. Jamais je n'aurais imaginé que ma mère viendrai un jour pour que l'on se promène ensemble.

J'ai presque 29 ans et je n'ai jamais passée du temps avec ma mère seule. Nous avons cette barrière de la langue qui nous empêche d'échanger nos sentiments, nos grands moments de vie et puis nous dire simplement la vérité sur notre histoire.

Alex a bien entendu ma demande, il fera en sorte que mon rêve se réalise.
Quelques minutes dans une vie où il n'y plus que elle et moi.


Il est 16h ...

2) l'après midi avec ma mère

La cloche retentit au loin comme si le gong était lancé. Le portail s'ouvre, une femme au sourire franc s'avance. Elle est rayonnante. Je ne la reconnais pas, elle est métamorphosée. On lit dans sur son visage le bonheur de retrouver sa fille.

Alex se lève et va a sa rencontre, lui même ne la reconnais pas.
Nous nous prenons dans les bras. Elle parle en tamoul mais encore une fois je regrette de ne pas partager cet échange comme il se doit.
Nous nous installons sur les marches, Mary n'est pas encore sortie de la maison.
Le soleil donne à ce moment une beauté particulière, toute les deux côte à côte nous échangeons gestuellement quelques mots. J'ai préparer l'appareil photo de mon père, un chouette argentique, qui donne de la chaleur aux photos.





photo d'une photo!






Alex nous prends afin d'immortaliser cet unique rdv.


La séance terminée, elle me fait part d'un sachet plastique, je me dis que c'est un petit présent. Mon espoir est de courte durée, c'est une échographie.


J'me souvient que durant un dixième de seconde j'ai cru à l'échographie de ma naissance. Mais elle m'avait ramenée son bilan de santé, avec une ordonnance, et une facture des soins hospitalier. Suis je bête, en 1979 il n'y avait pas encore d'équipements.


Je me penche vers ses papiers, et prend conscience qu'elle porte l'espoir que je l'aide à se soigner. Il semblerais qu'elle a de gros calculs reinaux(?)


Je regrette de ne pas avoir pris la photo de ce document, car j'aurais pu le faire traduire et ainsi mieux discerner l'urgence. Je retiens néanmoins qu'elle a des calculs d'un diamètre de 6mm en moyenne. Elle ne peux pas se payer les médicaments et l'opération cela lui coûterait dans les 20000 rps ce qui convertit nous donne environ 315 euros or elle gagne environs 2 euros/semaine.


En Inde pour vivre bien un rmiste serais riche. Là bas, la vie n'est pas la même. Les gens se nourrisent pour trois fois rien.


Perturber par sa santé je préfère ne pas continuer sur se sujet.

J'interromps ce moment et lui tends mon foulard blanc que j'aime tant. Je lui ai inscrit une petite phrase au feutre. Je n'avais pas pensé à ramener un objet français car je n'imaginais pas retrouver ma mère.

Et puis de toute façon je préfère lui laisser un peu de moi à travers un objet qui porte mon odeur. Elle le serra fort et le garda à la main.
Nous rentrons dans le salon, Mary regarde attentivement que ma mère s'essuie les pieds.
Nous souhaitons nous promener en sa compagnie afin de se créer un souvenir.

Ma mère veux que j'aille chez elle, Mary me le déconseille car elle pense que je risque de me faire alpaguer pour que je donne de l'argent. Nous décidons donc de nous promener jusqu'à l'église.


Manon vient de se réveiller nous partons toutes les 4 avec Alex.

Elle marche doucement, son ventre lui fait mal.


Arrivés à la chapelle, nous restons toutes les deux durant quelques minutes.

Elle qui jusque là me parlait en gestes elle me bredouilla quelques mots d'anglais.


Encore une fois, je regrette de ne pas avoir mieux travaillé à l'école!
Elle me prend par le bras, me regarde avec beaucoup de peine et me dis, là dans la maison de dieu "Help me Kalpana, help me". Mon coeur fait un bond, je me sens si mal. Elle me demande de l'aide, ici, là où l'on ne de doit pas mentir. Moi qui ne crois pas en dieu, j'avais dis que si je retrouvais ma mère je croirais en lui, et aurai la foi.

Je lui tiens la main et lui répond "Ok i give you money, but tomorow(?)".

Nous rejoignons les autres, Mary semble agacée de notre disparition momentanée. Nous faisons une prière, bien qu'il me soit tout de même difficile de m'atteler à de telles prestations. J'aime pas, j'y peux rien, j'ai pas besoin de me me prosterner et Mary semble le voir.


Nous rentrons à la maison, j'ai l'esprit ailleur. Après avoir discuter de choses et d'autres nous buvons un thé. L'ambiance est franchement froide. Mary ne supporte plus la présence de ma mère. Je ne saurais dire si c'est de la jalousie ou bien la différence de caste qui les séparent.


Profitant de l'absence de Mary dans la cuisine je lui demande de m'écrire son adresse. Sagaï qui était venu nous rejoindre dans le salon se propose de traduire. Mary surprenant la scène fait comprendre à Sagaï qu'il n'aurait pas dû.

Elle m'explique que si j'ai besoin de transmettre ou de d'avoir des nouvelles, je dois le faire par le biais de Vicki ou d'elle. Pour apaiser la situation je demande qu'elle m'écrive un mot de suite afin que Mary puisse être impliquée.


Ma mère souhaite que je vienne demain chez elle voir ma petite soeur.
Mais nous annonçons à Mary notre souhait de quitter Kotagiri. Nous pretextons vouloir profiter de nos vacances (au détriment de ma mère). La vérité c'est que nous ne pouvons plus supporter leurs humeurs.


Il régne une atmosphère étrange depuis peu. Je préfère garder un bon souvenir, court certe, mais de qualité. Plutôt que de passer la semaine à se demander si nous sommes finalement encore les bienvenus.

Mary, bizarement retrouve le sourire suite à l'annonce. Demain nous irons au marché d'Ooty, c'est à 25 km, je souhaite que ma mère nous accompagne. Elle décline l'invitation car elle ne supporte pas les longs trajets en voiture.


Nous viendrons la voir une dernière fois avant notre départ, demain vers 17h.
Le rendez vous pris elle repars.

Il est temps de nous expliquer avec Mary. Nous souhaitons éclaicir cette situation pesante.
Il presque 20 heures, et Mary nous fuis du regard. Nous sortons fumer une roulée, et profitons de notre dernière soirée, en respirant l'air pure des montagnes.



C'est le défilé sur le balcon. beaucoup de monde s'installe à l'étage dans l'ancien pigeonnier. Un homme s'approche de nous et nous propose de les suivre. C'est le prêtre. La scéance de chant va commencer.



chant de prière



Nous nous faisons tout petit et vivons cet instant magique.
A 21h après avoir manger, Vicki rentre et nous adresse pas un mot, il part manger devant la télé. Nous ne comprenons rien.

Mary parle en tamoul, elle lui raconte tout. Ils se disputent. J'ai cette impression de comprendre magré moi ce qu'ils se disent.

Mary lui annonce que nous partirons demain en fin d'après midi. Finalement nous les laissons et partons nous couchés pour discuter.
Manon tombe de sommeil. Nous ne trouvons pas le sommeil. Les chiens, le siffleur et toutes les images du jour sont au rdv!

Il est 1h30 et demain je vois ma mère pour la dernière fois. Enfin peut-être!