3) adieu Mary

La route qui nous attend est longue mais j'ai la tête pleine de souvenirs pour me faire patienter.
Manon s'est endormie peu de temps après les adieux.
Nous traversons encore Mettupalayam ce vieux village, pauvre à l'odeur d'oeuf pourris. Il fait presque nuit et les rues sont bondés de monde. Il est très difficile de circuler.
Après 2 heures de route sans arrêt pipi nous nous arrêtons brusquement. Il s'agît du train "le blue mountain" En Inde on ne sait jamais quand le train arrive. Il est prévus à une certaine heure et finalement nous attendrons près de 40 minutes dans la voiture.
Il fait très lourd, les moustiques se battent pour venir nous piquer! Les klaxons incessants réveilleront finalement Manon.
Une file énorme de 4 rangées se construit peu à peu.
On se croirait au départ du grand prix de Monaco! Les motos, rikschos, camions, bus, vélo se frôlent voulant grappiller une ou deux places.
Finalement notre chauffeur resta prudent et laissa passer quelques fous du volant!
1 heure de route interminable, dans la nuit. tout le monde roule avec les phares, et dépasse alors qu'on n'y voie que dalle! Nous voilà dans Coimbatore.
Mary s'impatiente, l'hôtel est introuvable malgré les indications de certains passants et des policiers. Il s'avère que Mary se trompait de nom. Il s'appelle Merrina international et non Marina Hôtel. Les Indiens sont très pointilleux!
L'hôtel trouvé, nous découvrons une suite de luxe qui est loin d'en être une!
Nous ouvrons les rideaux :cette fois le projecteur du panneau publicitaire donne directement à la fenêtre. les toilettes sont dépourvus de papier toilettes. Et les serviettes de bains sont sales!
Bon je crois que Vicki et nous n'avons pas les mêmes valeurs!

Mary est venue nous accompagnés dans la chambre et constate la fameuse suite de luxe. Je crois que ce moment fut l'une des rares fois dans ma vie où je fus aussi hypocrite qu'un homme politique!
C'est très bien, nous sommes satisfait, tout va bien Mary!
Elle reste là assise à la table. Manon touche partout, elle découvre avec plaisir le lit!
Une drôle d'ambiance pèse dans cette chambre. Mary ne parle pas, d'un air gêné elle se gratte partout. Elle qui avait vu dans l'autre hôtel le standing elle semble contrarier.
Nous n'avons plus grand chose à nous dire. Nous la remerçions encore pour tout mais elle semble ailleurs.
On dirait qu'elle veut dire quelque chose mais qu'elle ne sait pas par quoi commencer.
Bon là j'en ai marre! Il est presque 22 heures, on a pas mangé, Manon est crevée, et on puent terrible! La dernière douche remonte à samedi matin et on est lundi. On est plus habitué à vivre avec cette odeur de chien mouillé!
Je rompt le silence de mort et me lève pour montrer à Mary que nous souhaitons descendre manger. Elle nous conseille quelques restos du coin qu'elle connait bien, puis nous l'accompagnons jusque devant la voiture.
Je sais pas pourquoi mais je croyais réellement qu'elle allait me sauter au cou en pleurant et en me disant qu'elle m'aime et que ce fut génial de me revoir après tant detemps.
Et bien non, froidement elle m'embrasse, me sort son faux sourire puis se dirige doucement vers le 4x4. Alex félicite le chauffeur chose qu'elle n'apprécie pas!
Le pied quasi dans le véhicule elle regarde Alex et lui dit en Anglais: Je vais à la pompe à essence, j'avance l'argent àVicki!
Alex la regarde et lui dit mais j'ai déjà donné l'argent à Vicki. elle le regarde d'un air étonné et demande combien. Alex lui montre deux doigts et Zero, zero et zero et à ce moment là elle fait un signe d'excuse et s'en va honteuse!
Voilà nos adieux!
Nous avons une pensée pour notre chauffeur qui enchainera 3 heures jusqu'à Darhapuram et repartira de suite pour Kotagiri à 6 heures de route. Mary ne voulais pas l'heberger sous prétexte que ce n'est qu'un chauffeur et qu'il est payer pour cela!
A peine partit nous faisons croire que nous allons manger dans un resto. Une fois la voiture hors de vue nous courons à l'accueil et demandons à changer de chambre et du pq .
Au resto de l'hôtel, nous sommes les seuls. Nous serons servis par un homme très courtois. Le repas fut très copieux et très bon.
J'ai enfin pu lire la lettre que ma mère m'avait écrite. Elle me retourne. Je me sens mal d'être Française et de ne pas pouvoir l'aider comme je le voudrais.
Ma prochaine visite elle voudrais repartir avec moi. Que je lui paye son opération et lui donne des nouvelles dès que possible.
Je me sens pousser des ailes. Je suis animée par une force incroyable. S'il le faut j'irai voir J-Luc Delarue!

Il est près de 23 heures nous redescendons à l'accueil pour notre changement. Nous découvrons avec stupeur que notre séjour est réservé jusqu'au 18 janvier!
Quel horreur!
La nouvelle chambre n'est pas mieux! Pas d'eau chaude, la douche n'à que trois filet d'eau qui arrose directement la cuvette des Wc. Il n'y pas de bac donc l'eau se propage dans toute la salle de bain.
La douche était nécessaire, on a donc fait avec! Et Manon aussi.
Des enfants courent dans les couloirs. L'hôtel est très bruyant on se croirait dans une auberge de jeunesse!
Il est presque minuit, on éteindra la télé et nous sourions une dernière fois de notre situation.

Je ne trouve pas le sommeil malgré la fatigue. Ma mère, ma soeur, Mary, Vicki tous reviennent me voire avant de m'endormir. J'ai l'impression d'abandonner à mon tour ma mère et ma soeur qui ont tant besoin de moi. Je suis si loin d'elle et à la fois j'ai jamais été aussi proche. Cela serait abuser que de retourner à Kotagiri. Et puis la route est longue. Je me persuade que c'est mieux comme ça. Je doit apprendre à laisser un peu de temps entre ses retouvailles. Prendre du recul et voir si une fois en France il est réellement possible de les aidés.
Mes paupières sont lourdes je m'endors avec leurs adieux en tête...

C'est décider demain nous changeons d'hôtel!